#3 — Avant de commencer, fais d'abord ton lit.
Ranger, trier…c'est déjà faire un choix créatif.
Cette semaine passée n’a pas été productive au sens traditionnel du terme.
Je n’ai pas lancé de nouveau projet.
Je n’ai même pas avancé sur les chantiers que j’aurais dû cocher.
Produire, c’est créer. C’est comme ça que je l’entendais jusqu’à présent.
Là j’ai rangé. Et ça, je ne le vois plus comme une perte de temps.
L’ordre comme nécessaire à la création
Sauf que pour créer, j’aime l’ordre :
un bureau bien rangé
un processus de création clair
Un environnement propice à la création, à la réflexion et à la rêverie.
D’ailleurs, je suis fan de ces deux sites web qui présente des espaces de travail :
Ma réalité : le bordel comme réalité
Malheureusement chez moi, c’est le bordel pour plusieurs raisons :
La maison est en rénovation, et vivre dans un lieu en chantier est un challenge mental largement sous-estimé.
3 enfants en bas-âge, qui en plus de leur territoire se comportent comme des envahisseurs dont il faut repousser inlassablement leurs incursions.
Lâcher-prise et premières actions
Plutôt que de me ruer sur mon ordinateur à avancer tant bien que mal sur des projets, j’ai d’abord quelques obstacles à enjamber (à part les jouets) :
L’organisation semaine après semaine avec le concept du time-blocking
Les impondérables avec les enfants : crèches, rdv médicaux, imprévus
Le travail
Le temps pour moi
Je me rends compte, qu’il ne faut pas avoir de grandes exigences de suite pour une simple et bonne raison :
Je ne suis pas tout seul et l’organisation de la famille passe par la communication avec Marion, ma nana.
La solution envisagée est un point hebdo récurrent où parfois l’un ou l’autre essaie de se soustraire car il a mieux à faire.
C’est cette régularité et les résultats tangibles associés qui graveront ce rituel.
Le rangement sous toutes ses formes
Je pars du principe que la zone de vie : séjour, cuisine doit être toujours un minimum rangé
Faire son lit (on y vient) : c’est un réflexe que j’ai perdu puis que je retrouve depuis peu.
Je me souviens très bien de ma période militaire en école où j’appréciais le sentiment de quiétude de cette chambre commune rangée après une journée à s’être roulé dans la boue.Faire du tri sur mon ordi : j’ai regroupé des photos, vidé puis jeté des clés USB, transféré des tas de fichiers dans mon Synology organisé de la manière suivante :
Projets
Domaines
Ressources
Archives
Photos
Vidéos
Le lâcher-prise, indispensable pour commencer
Avant de commencer d’entamer cette discipline que ma vie de parent surmené m’avait faite oublier, j’ai dû commencer à lâcher-prise un peu à la fois. Je ne m’attends pas à des chamboulements du jour au lendemain : je crois davantage à la méthode des «petits pas» pour le moment. (Je dis pour le moment car d’être adepte de cette méthode systématiquement peut être révélatrice d’une posture de fuite si les résultats ne sont pas là)
Un peu à la fois, mes enfants grandissent et deviennent plus autonomes (on s’entend…à 4 et 2 ans, puis 10 mois). Ce que je veux dire par là : c’est que par exemple si ma petite dernière passe maintenant à la position assise pour manger, et bien c’est déjà un temps récupéré où elle ne passe pas 45 minutes dans mes bras (elle était lente…) à tétouiller son biberon. Même si, d’autres contraintes, déboulent assez vite : la glace à la fraise maison autant sur son corps tout entier et les objets à proximité que dans son estomac.
On n’entreprend pas de la même manière quand on a des enfants.
Cette phrase est lourde de sens : elle suggère que quand ils ne sont pas là, je suis seul à me gérer et si je procrastine par exemple, c’est mon problème pas le leur.
Je m’explique : ma bougonnerie de fin de journée, parce que j’ai préféré me lancer dans un projet «non référencé» dans mon planning hebdo plutôt que dans actions plus importantes ne doit pas se répercuter sur le temps passé en famille en soirée.
C’est du vécu : je l’ai fait subir à mes deux grands quand j’ai lancé Kaligram.
Je n’avais pas de cadre défini, internet était désormais illimité, les sources de distraction déjà nombreuses.
Plastic Soul (Yeah)
It's a real rabbit hole, yeah
Rabbit hole, yeah, yeah, yeah — Arcade Fire
J’en retiens quoi alors, en résumé ?
Avancer, ce n’est pas forcément produire. C’est préparer le terrain, poser des fondations indispensables
Pour savourer, décomplexé, alors ces moments de récompense comme celui d’aller courir en forêt. Aussi dérisoire que ça.
La valeur de nos efforts ne se mesure plus nécessairement en heures passées. Elle se mesure en justesse. Et cette tendance va s’accentuer à mesure que la techno pousse à rechercher du sens dans ce que l’on fait.
Savourer chaque heure qui passe, qui contribue à notre évolution, progression. C’est d’ailleurs pour ça que le diarisme avec la culture de la gratitude est si tendance.
Ranger son monde, pour pouvoir y tracer sa ligne, sa courbe même discrète, mais pleinement assumée
J’espère que vous apprécierez cette bafouille écrit à la va-vite, après que tous mes kids soient couchés. Ce délicieux moment, trop court.
J’ai hâte de lire vos retours, vos commentaires, vos propres échos à tout ça.
À la semaine prochaine, avec de nouvelles réflexions, de nouvelles aventures (bon, on s’entend hein — je ne pars pas gravir le Kilimandjaro non plus).


